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Numidia Festival: 2018

Immagine del relatore prof. Luigi Beretta presso il Tophet di Cartagine

Immagine del relatore prof. Luigi Beretta presso il Tophet di Cartagine

 

 

NUMIDIA FESTIVAL DU FILM SACRE

 

 

Saint Augustin et ses rapports avec l'Italie

di Luigi Beretta

 

8 settembre 2018

Tabarka, Sala Conferenze di Las Mimosas

 

 

 

Augustin est né en l'an 354 à Thagaste, un village situé sur le versant sud des Monts de la Medjerda, qui à notre époque s'appelle Souk-Ahras. Il est mort en 430 à Hippone. Donc il a vécu 76 ans, qu'il a passé presque tous en Afrique: il a quitté sa patrie une fois seulement pour atteindre l'Italie.

Il s'éloigne de Carthage, où il vivait avec sa femme et son fils, en 383 et, après cinq ans, il retourne en 388 dans la même ville.

Vivant, il a passé cinq ans seulement en Italie, mais ce séjour a marqué Augustin profondément et d'une manière indélébile.

Augustin ne serait pas l'Augustin qui nous connaissons, sans son voyage en Italie qui l'a conduit à Rome, puis à Milan, enfin au rus Cassiciacum de son ami Verecundus, le moderne Cassago Brianza, et puis encore à Rome pour le rétour en Afrique. Les cinq annèes passées en Italie sont le tournant fondamental de la vie d'Augustin. Le souvenir de ces journées passées en Italie revit dans ses œuvres et notamment dans les Confessions. Sa gratitude envers Ambroise, Simplicien, Verecundus, Manlius Teodorus vit éternellement dans ses écrits.

C'est Augustin qui demande à Simplicien et Paolinus, qui viendra à vivre en Afrique, de composer une vie de saint Ambroise, qu'il a défini comme « rigator et plantator meus. »

La relation entre Saint Augustin et l'Italie ne termine pas avec sa mort. Son corps, enterré en terre d'Afrique, est revenu en Italie et il est préservé maintenant à Pavie où il repose depuis 1300 ans. Pendant la vie et au-delà de la mort, Augustin l'Africain a toujours eu une relation privilégiée avec l'Italie.

Dans cette conférence, nous allons essayer de reconstruire au moins une partie de cette relation fructueuse, qui a diffusé ses fruits sur l'humanité entière.

 

383 à Rome

Après sa rencontre avec Faustus, évêque manichéen, Augustin pris la décision d'abandonner son enseignement à Carthage pour se transférer à Rome. Les raisons de ce départ, selon Augustin, ne doivent pas être recherchés dans la soif d'honneurs, mais plutôt dans la meilleure discipline des étudiants romains.

Probablement il quitta Carthage avant l'automne 383. Sa mère Monique déplorait son départ et le suivit jusque à la mer pour le retenir. Augustin la persuada de passer la nuit dans la chapelle de saint Cyprien et lorsque le vent se leva il disparut sur le bateau qui partait pour Rome.

Il est probable que le débarquement eut lieu à Ostie et pourtant il gagna Rome par la Via Ostiensis le long du Tibre. A Rome, l'ancienne capitale de l'Empire romain, Augustin fut accueilli chez un ami manichéen (Conf. 5, 10, 18).

Malheureusement il fut atteint d'une grave maladie, qui l'a conduit au point de mort ou, selon ses mots, «ibam iam ad inferos" (conf. 5, 9, 16), c'est-à-dire "j'allais au bord des enfers."

Aprés sa guérison, il a commencé à enseigner chez lui sa rhétorique aux étudiants romains, qui étaient diligents, mais ils avaient l'habitude de changer brusquement professeur pour ne pas payer d'honoraires. Augustin condamne cette coutume qui n'existait pas en Afrique (Conf. 5, 12, 22), où les étudiants étaient pourtant plutôt indisciplinés.

Pendant le séjour romain Augustin entretien encore des relations avec les manichéens, non seulement avec son hôte «auditeur», mais aussi avec les membres «élus» de la secte (Conf. 5, 10, 18). Mais en Augustin, cependant, naît la conviction de ne pas pouvoir progresser avec leurs doctrines, et pourtant il s'approche de philosophes qui disent devoir douter de tout et il va les considérer comme de vrais philosophes. "Il me vint même à l'esprit que les philosophes, dits Académiciens, avaient été plus sages que les autres en soutenant qu'il faut douter de tout, et que l'homme n'est capable d'aucune vérité." (Conf. 5, 10, 19)

Lorsque on demanda de Milan au préfet de Rome un maître de rhétorique pour la cour impériale, qui s'engageait même à courir les frais du voyage par le cursus publicus, Augustin sollicita cet emploi par des amis infatués de toutes les erreurs manichéennes, dont, à leur insu comme à la sienne, son départ allait le délivrer. Un sujet proposé fit goûter au préfet Symmaque l'éloquence d'Augustin. Symmaque, le chef du parti païen au Sénat de Rome, accepta la nomination d'Augustin, qui trouva l'opportunité d'entrer sur la scène publique. (Conf. 5, 13, 23)

 

384-386 à Milan

Augustin se rendi pourtant à Milan, grâce aux services du cursus publicus, avec des étapes quotidiennes et il est fort probable que ce voyage dura environ 20 jours. Augustin quitta Rome pour Milan vers l'automne de l'année 384, avant d'accomplir ses trente ans (Cont. 6, 11, 18), et le premier janvier 385 Augustin prononça l'éloge du consul Flavius Bauto à l'occasion de son entrée en charge.

A Milan Augustin trouve l'évêque Ambroise, "connu partout comme l'une des plus grandes âmes du monde." (Conf. 5, 13, 23)

Il apprécie Ambroise et dans le Confessions il dit que "cet homme de Dieu m'accueillit comme un père, et se réjouit de ma venue avec la charité d'un évêque." Augustin pris à l'aimer comme un homme bienveillant pour lui. Il était assidu à ses instructions publiques, non avec l'intention requise, mais pour s'assurer si le fleuve de son éloquence répondait à sa réputation, si la renommée en exagérait ou resserrait le cours, et Augustin demeurait suspendu aux formes de sa parole. Il est flatté de la douceur de ces discours, plus savants, mais avec moins de charme et de séduction que ceux du manichéen Faustus.

En attendant, Monique avait quitté l'Afrique pour rejoindre son fils à Milan. Elle était accourue, forte de sa piété, le suivant par mer et par terre, sûre de son Dieu dans tous les dangers. Elle trouve dans le désespoir la certitude de rencontrer la vérité. Augustin lui annonce qu'il n'était plus manichéen, sans être encore chrétien catholique. (Conf. 6, 1, 1)

Dans la famille Monique pressait activement l'affaire du mariage d'Augustin. Il fait une demande et sa mère s'y employait avec zèle, d'autant que le mariage, selon Monique, devait conduire le fils au baptême. On pressait néanmoins le mariage, mais la jeune fille fallait de deux années qu'elle fût nubile et pourtant on prit le parti d'attendre (Conf. 6, 13, 23).

La femme, qui vivait avec lui, vint arracheée de ses côtés, comme un obstacle à son mariage. Elle fit son retour en Afrique et laissa à Milan Adeodatus, le fils naturel qu'elle lui avait donné. Augustin à cette période examine de nombreuses questions philosophiques et théologiques: il renonçe à une vaine imagination de Dieu à la forme humaine (Conf. 7, 1, 1), il recherche la cause du mal (Conf. 7, 3, 4 e 7, 7, 11), il pense que Dieu est incorruptible (Conf. 7, 4, 6), il rejette loin les trompeuses prédictions des astrologues et l'impiété de leurs délires (Conf. 7, 6, 8), il se convainc que la vérité, qu'il a cherchè depuis l'époque de l'Hortensius, voit la lumière, et qui voit cette lumière connaît l'éternité de Dieu (Conf. 7, 10, 16). Puis encore il croit que toute substance est bonne d'origine (Conf. 7, 12, 18), que vérité et fausseté sont dans les créatures, que Jésus Christ est la voie du salut (Conf. 7, 18, 24).

Mais c'est surtout la rencontre avec Ambroise et le néoplatonisme, les conseils de Simplicien qu'il va trouver (Conf. 8, 1, 1) et qui lui raconte la conversion du rhéteur Marius Victorinus (Conf. 8, 2, 3) ou encore les recits de Potitianus, grand officier du palais impérial et fervent chrétien, qui lui parle d'Antoine et des anachorètes dont les vertus héroïques fleurissent aux déserts de l'Egypte et qui lui narre aussi la récente conversion de deux compagnons à la vie monastique (Conf. 8, 6, 13-15), amènent Augustin à une reflexion profonde sur sa vie.

Deux volontés s'opposent l'une contre l'autre et nous voyons ici les derniers combats dans l'âme et la tête d'Augustin.

La lecture de la Bible, en particulier les écrits de saint Jean et de saint Paul, ouvrent le coeur d'Augustin à la conversion qui se dèroule dans la celebre scène du jardin et du tolle lege où le conflit intérieur trouva sa solution.

Il s'ensuivit la démission du professuer de rhétorique, qu'il justifie avec l'extrême fatigue de l'enseignement public qui avait engagé sa poitrine; il tirais péniblement sa respiration, et des douleurs internes témoignaient de la lésion du poumon (Conf. 9, 2, 4).

 

386-387 Cassiciacum

Augustin attend jusqu'aux vacances d'automne pour communiquer aux milanais sa décision et puis il part avec son entourage à la campagne de Cassiciacum pour atteindre les possessions rurales de son amis et collègue Verecundus. Citoyen de Milan et grammairien de profession, Verecundus, encore païen, désire s'adjoindre comme auxiliaire Nebridius, qui accepte cette charge (Conf. 8, 6, 13). Augustin se trouvant déjà a Rome, Verecundus meurt aprés avoir reçu le baptême. Augustin exprime sa reconnaissence à cet ami dans les Confessions: "Seigneur tu le récompenseras au jour de la résurrection des justes … Fidèle à tes promesses, tu rendras à Verecundus, en retour de sa campagne de Cassiciacum où nous reposâmes en toi des chaleurs du siècle, les charmes de ton paradis à toi, èternellement verdoyant sur la montagne riche ... ta montagne de l'abondance …" (Conf. 9, 3, 5)

Le motif déterminant de la retraite de Cassiciacum c'est, sans aucun doute, lé désir qui anime Augustin de se recueillir, de méditer, de prier à loisir et de se préparer à recevoir dignement le baptême. Augustin se deplace à Cassiciacum trés probablement vers la fin de l'été et il est déjà à la campagne depuis quelques temps le 13 novembre 386 à l'occasion de la fête pour son anniversaire. Le lieu était prés des montagnes, dont la silhouette et la hauteur sont exaltés par un passage d'un poème de Licentius, le fils de Romanianus qui avait suivi Augustin à Milan et puis à Cassiciacum. Licentius fait mention aussi des froids rigoureux aux gelées blanches qui correspondent au "sol glacé d'Italie" que Alype foula de ses pieds nus, selon la mémoire d'Augustin, pendant le voyage de retour de Cassiciacum à Milan (Conf. 9, 6, 14). Les neiges éternelles, qui Augustin a vu à Cassiciacum dans la region du nord, reviennent dans le sermon sur le psaume 147 où il explique aux africans la différence entre les neiges "in aquilonia plaga" qui durcissent et celles que parfois tombent en Afrique pour foundre immédiatement avec la chaleur du soleil.

C'est Verecundus, grammarien, collégue et ami, qui rend sa villa de campagne à disposition d'Augustin. Il y passe l'automne, l'hiver et le printemps, avant de rentrer a Milan pour le baptême.

Au début du livre De beata vita Augustin nomme toutes les personnes qui étaient là: sa mère Monique, son fils Adeodatus, son frère aîné Navigius, ses cousins Rusticus et Lastidianus, ses disciples concitoyens Trygetius et Licentius, son ami Alype et en plus un sténographe, qui prenait note des discussions (De beata vita 1, 6). L'un des jeunes gens confiés à Augustin et qui l'accompagne à Cassiciacum est Licentius, fils de Romanien, ce riche et généreux citoyen de Carthage qui avait autrefois procuré à Augustin, une hospitalité amie et lui avait permis par ses largesses de s'adonner à ses chères études. La gratitude envers Romanien occupait une large place dans l'âme d'Augustin. Il lui dédie le premier de ses trois livres contre les académiciens. Presque tous ces personnages ont participé aux longues conversations, où ils essayaient de comprendre des probléme importants tel que la connaissance de la vérité, le bonheur humain, l'ordre de l'univers ou la Providence ou encore l'immortalité de l'âme. Les anedoctes qui nous lisons en ces dialogues reflétent souvent la vie de campagne au rus Cassiciacum. La maison de Verecundus avait aussi de petites thermes, des installations hygiéniques et nombreuses chambres.

A Cassiciacum, par le beau temps, les discussions entre Augustin et ses disciples avaient lieu dans un pré sous un arbre (C. Acad. 2, 11, 25) couchés par terre à l'ombre (De quant. anim. 31, 62). Les arbres qui poussaient nombreux en raison de la fertilité de la campagne (De ord. 1, 4, 11) ne portaient pas de fruits, mais ils étaient utiles pour leur bois (De ord. 1, 5, 12). Frappé pour les pluies abondantes de l'hiver, Augustin compare Cassiciacum aux sécheresses dont souffre constamment la Gétulie (De ord. 2, 5, 15). La propriété rurale de Verecundus était composé de plusieurs bâtiments et des champs cultivés par des colones, dont Augustin parfois va diriger les travaux. La villa comportait une salle à manger, les bains, les cubicula, les latrines, la cuisine, des conduits qui amenaient l'eau à la villa.

L'évolution spirituelle d'Augustin à Cassiciacum ne fut pas seulement philosophique car s'y manifestèrent éléments strictement chrétiens. Augustin s'intéressa à la Bible comme témoignent les Confessions et surtout les Dialogues. Grâce aux Retractationes nous pouvons connaître l'ordre des débats et la chronologie des oeuvres, qu'il a ècrit à Cassiciacum.

Le premier livre contre les académiciens se présente sous la forme d'une discussion entre les deux jeunes disciples d'Augustin: Licentius, fils de Romanien, et Trygétius qui a passé par l'armée. La question posée tout d'abord est celle-ci: le bonheur consiste-t-il dans la recherche ou dans la connaissance du vrai? La recherche du vrai suffit-elle au bonheur ou bien faut-il la connaissance de la vérité? Augustin découvre les lacunes ou les défectuosités du débat de ses disciples et en conclue qu'ils ont tout au moins prouvé l'ardeur à poursuivre la vérité. Nous désirons tous le bonheur, dit-il, mais en tout cas il est certain que nous ne pourrons atteindre au bonheur qu'à condition de sacrifier toute chose à cette recherche. Le deuxième livre s'ouvre par un salut à Romanien, puis Augustin invoque la Sagesse de Dieu sur Romanien. Il rend hommage à l'élévation de ses pensées et de ses désirs, à sa générosité et donne libre cours à l'expression de sa reconnaissance. Et puis il remémore les étapes par lesquelles son âme a passé. Il s'émeut, il s'anime. Et tout ce morceau déborde d'amour de la philosophie. Le troisième livre a gardé plus d'intérêt et d'argumentation philosophique. Augustin y réfute l'objection que les sceptiques ont prétendu tirer des erreurs des sens, et sa réfutation est devenue classique.

Le livre de la vie heureuse, de même que les deux livres de l'ordre, ont été composés parallèlement aux trois livres contre les académiciens.

Ce livre nous présente un dialogue commencé le jour anniversaire de la naissance d'Augustin. Il est dédié au consul Théodore, un personnage considérable et chrétien qu'Augustin avait bien connu pendant son séjour à Milan. Monique prend une grande part aux entretiens: la trame nous dit que est heureux qui possède le bien stable et supérieur à tout revers de fortune, et ce bien c'est Dieu. Ainsi est heureux celui qui possède Dieu. Quand possède-t-on Dieu en cette vie? Quand on a la sagesse. Avoir la sagesse c'est avoir la juste mesure, c'est éviter en toutes choses le trop ou le trop peu. Pour Augustin tout homme qui a déjà trouvé Dieu, a Dieu pour lui et il est heureux. Tout homme qui cherche Dieu a Dieu pour lui, mais. n'est pas encore heureux: enfin tout homme qui, par ses vices et ses péchés, s'éloigne de Dieu, n'est pas heureux. Saint Augustin énonce les conclusions de l'entretien dans ces paroles: «Cette plénitude de l'âme, cette vie heureuse consiste à posséder une religieuse et parfaite connaissance de celui qui nous fait entrer dans les sentiers de la vérité, qui nous fait jouir de la vérité, et par qui nous sommes attachés à la suprême mesure». Les dialogues sur l'ordre au point de vue de la profondeur des idées sont supérieurs au livre de la vie heureuse et aux livres contre les académiciens. Ces deux livres sur l'ordre sont dédiés à Zénobe, ami d'Augustin et poète, avec qui Augustin s'était déjà antérieurement entretenu de la nature de l'ordre. Monique assiste encore à cet entretien et Augustin fait remarquer que son sexe n'est pas un motif d'exclusion des débats philosophiques puisqu'elle aime la sagesse et la vraie philosophie.

Le dialogue est commencé par un détail familier que l'auteur ne dédaigne pas de nous donner, un détail qui nous fait participer à la vie en même temps qu'à la pensée de l'écrivain.

Une nuit, nous conte-t-il, "que j'étais éveillé selon ma coutume, je m'occupais en silence de mille pensées dont l'origine m'était inconnue, je trouvai fort étrange que la même eau en se précipitant sur les cailloux produisît un son tantôt plus distinct et tantôt plus sourd. Je m'en demandai la cause … Rien ne s'offrait à mon esprit. Lorsque Licentius frappa son lit d'un bâton pour faire peur à des souris … je lui dis: avez-vous remarqué le bruit inégal que fait cette eau ? … je prenais d'abord – dit Licentius - ce bruit pour celui de la pluie …Trygétius fit la même remarque car couché sur son lit dans la même chambre, il était aussi éveillé à notre insu. Nous étions dans les ténèbres, ce qui, en Italie, est une nécessité même pour les riches. Voyant que toute mon école, aussi nombreuse qu'elle pouvait l'être alors, car Alype et Navigius étaient allés à Milan … je crus que le bruit de cette eau, m'avertissait de ne pas la laisser couler sans en dire quelque chose." La notion de la causalité finale surgit ensuite, et la pensée se dégage que les causes efficientes sont dirigées dans leur action par des causes finales: causes efficientes et causes finales sont ensuite traitées ensemble, et du développement sort l'idée de l'ordre universel. Mais si l'ordre est universel, l'erreur et le mal y sont donc compris? Ce problème d'un intérêt si capital sera repris par Augustin dans un de ses chefs-d'œuvre «La cité de Dieu».

Les Soliloques d'Augustin comportent deux livres. La première partie, doctrinale, propose une nouvelle interprétation du dialogue en voyant dans l'opuscule le lieu de l'interrogation de l'expérience de la conversion. Les deux livres se présentent sur la base du spiritualisme néoplatonicien qui vient nourrir en profondeur le dialogue. Cette perspective permet de mettre à jour les sources philosophiques du jeune Augustin, et surtout comment, dès 386, apparaissent presque définitivement structurées plusieurs intuitions majeures de sa pensée.

Les Dialogues de Cassiciacum nous disent que la vie morale d'Augustin a subi en 386 une transformation profonde. Néo-platonicien, il l'était antérieurement et le néo-platonisme ne lui avait pas donné le courage de rompre ses liens charnels, ni surtout d'abaisser son orgueil. La seule explication plausible de ce changement radical de sa vie morale est celle que donnent les Confessions: elle réside dans une conversion complète d'intelligence et de cœur au christianisme. Les Dialogues de Cassiciacum témoignent la ferveur du chrétien. Mais les erreurs philosophiques et certains vestiges de formation littéraire païenne ont survécus dans sa langue: Augustin se les reprochera plus tard dans les Rétractations.

 

387 à Milan

Le petit cénacle augustinien retourna à Milan, lorsque fut arrivé le temps où les candidats au baptême devaient s'inscrire au cours de catéchèse (Conf. 9, 6 ,14). Alype pendant ce voyage foula "le sol glacé d'Italie" (Conf. 9, 6, 14).

Durant les cérémonies de la vigile pascale de l'année 387, qui est tombé dans la nuit du 24 au 25 avril, Augustin, son fils Adeodatus et son ami Alype reçurent le baptême de la même main de l'évêque Ambroise.

Puisque le séjour milanais n'avait plus de sens, Augustin, libre des engagements de l'école de rhétorique, voulait se retirer des soucis du monde pour vivre en Afrique son idéal religieux. Il a pris cette décision avec Evodius inspecteur de l'administration publique (Conf. 9, 8, 17).

Pendant l'été 387 Augustin et les siens quittent Milan pour retourner en Afrique, bien sûr avant avant l'arrivée à Milan, le 8 septembre, de l'usurpateur Maxime.

 

387 à Rome et Ostie

Les Confessions donnent de ce voyage à Rome un récit simple: "Réunis, décidés à vivre dans une communauté de résolutions saintes, nous cherchions le lieu propice au dessein de vous servir, et retournant ensemble en Afrique, nous étions à l'embouchure du Tibre, quand je perdis ma mère." Monique mourut à Ostie, où nos africains comptaient s'embarquer pour gagner l'Afrique. Après la sépulture de sa mère Augustin est resté à Rome, peut-être en raison des difficultés à naviguer pendant la mauvaise saison ou peut-être pour étudier et améliorer ses connaissances théologiques.

Après une année passée dans la ville de Rome, Augustin s'est embarqué à Ostie probablement au cours du mois d'août du 388.

 

En Afrique

En Afrique il reçut l'hospitalité chez Innocentius, un avocat au vicariat de la Préfecture. Chez lui fut témoin de sa guèrison miraculeuse et fit connaissence de Saturninus, l'évêque de Uzalis, et du diacre Aurelius, qui sera le futur évêque de Carthage. Augustin a eu l'occasion de se souvenir de ses voyages en Italie dans les Confessions. Sa relation avec les gens qu'il a rencontrés en Italie revit encore dans deux autres œuvres, qui rappellent Ambroise et Simplicien.

Après la mort de Ambroise, le « plantator et rigator meus », Augustin a encouragé Paolino de Milan (370-428) à écrire la vie de saint Ambroise en s'inspirant de ses souvenirs et des autres témoins dont il était dépositaire, car il avait été son secrétaire. Il avait vecù encore à Milan après la mort d'Ambroise, pendant l'épiscopat de son successeur Simplicien. Il s'était ensuite déménagé en Afrique en tant que procurateur des propriétés des terres que l'église milanaise possédait en Afrique. Là il reçut l'ordination diaconale et rencontra Augustin et il a soutenu l'évêque d'Hippone dans la controverse contre l'hérésie pélagienne.

Le De diversis quaestionibus ad Simplicianum libri duo est une œuvre mineure daté 397, où il rédige en deux livres sa pensée à la lumière de la II question sur l'épître aux Romains 9, 10-29 que lui avait posé l'évêque de Milan Simplicien, successeur de Ambroise et lui-même intellectuel proche des spéculations platoniciennes. Augustin avait connu Simplicien à Milan et avait rendu visite aux moines que dirigeait ce prêtre excellent et savant.

Après la parenthèse italienne Augustin vivra toujours en Afrique, où il meurt en 430 au cours du siège de Hippone. Mais son histoire avec l'Italie n'est pas encore terminée et, après la mort, Augustin vit un nouveau chapitre passionnant.

 

Les voyages du corps d'Augustin

Après sa mort Augustin a été enterré à Hippone. Mais de nouvelles invasions ont conduit les chrétiens, les évêques et les prêtres d'Afrique à fuir en Sardaigne, apportant avec eux les restes d'Augustin. La tradition nous dit que saint Fulgence Gordianus, un des plus vénérables proscrits, né à Telepte (467) d'une famille sénatoriale de Carthage, se chargea de ce soin. Admirateur et adepte d'Augustin, èvêque de Ruspe, il prit sous sa garde ce qui restait de son maître. La ville de Cagliari a servi d'asile aux dépouilles d'Augustin pour deux siècle, dans l'église qui lui était dédiée, mais les invasions des Sarrasins ont fait tomber ses restes en leur pouvoir. Au début du VIII siècle un roi de Lombardie, Liutprand, racheta ces reliques qui trouvèrent à Pavie dans l'église de saint Pierre un abri final. Beda le Vènérable est le premier historien qui en parle dans son Chronicon de sex aetatibus mundi entre 725 et 735: «Luitprand quoque audiens, quod Saraceni, depopulata Sardinia, etiam loca illa ossa sancti Augustini Episcopi propter vastationem barbarorum olim traslata et honorifice fuerant condita, foedarent, misit et dato magno pretio, accepit et transtulit ea in urbem ticinensem, ibique cum debito tanto Patri honore recondit."

L'écho de cet événement est mentionné aussi par Paolo Diacono (Historia Langobardorum, VI, 48), dans le Martyrologium Adonis, dans le Chronicon S. Amandi et dans les Annales Novesienses, oeuvres qui ont été écrites avant le IX siècle. Cependant il n'y a aucune preuve de ce premier passage de l'Afrique à Cagliari et les historiens surtout sont divisés sur la date de l'événement. Le début du VI ou la fin du VII siècle ? Fulgence de Ruspe a été exilé en Sardaigne avec beaucoup d'évêques africains pendant les persécutions de Trasamondo (496-529). Mais de nombreux historiens ont souligné qu'il n'y avait aucun risque de profanation de la tombe, car les Vandales avaient un grand respect pour Augustin. La conquête arabe de Carthage en 698 au contraire fut certainement plus dramatique pour les chrétiens qui s'enfuirent en Sardaigne. C'est donc, selon cette hipothèse, à cette occasion que probablement on a mis les os d'Augustine à l'abri en Sardaigne.

De nos jours la basilique de Saint-Pierre-au-Ciel-d'or, fondée au début du VI siècle, est reconstruite en 1132, abrite le tombeau de saint Augustin, ainsi que les restes du roi lombard Liutprand (mort en 744), qui y avait rapporté de Sardaigne les reliques de saint Augustin, et la tombe de Boèce. L'arche qui accueille les reliques de saint Augustin a ètè construite en 1362 par des artistes de Campione. Cette église est mentionnée par Dante Alighieri dans sa Divine Comédie (Paradis, X, 128). Dans le choeur, surélevé sur la crypte, domine le sarcophage en marbre d'Augustin, chef-d'oeuvre de la sculpture lombarde du XIV siècle. Ornée de 95 statues et de 50 bas-reliefs, l'oeuvre fut ordonnèe par Boniface Bottigella, prieur des Augustins de Pavie, plus tard évêque de la ville de Lodi. L'arche est une simple illustration de la foi et des vertus théologales, cardinales et monastiques. On y peut voire quelques épisodes de la vie d' Augustin en Italie: sa conversion, son baptême administré par Saint Ambroise, les miracles qui lui furent attribués après sa mort et la translation de ses reliques à Pavie. Derrière le Sarcophage, sur le sol, se trouve un morceau de mosaique octogonal, provenant de la Cathédrale de l'ancienne ville de Hippone donné par Antoine Adolphe Dupuch, qui fut nommé évêque d'Alger et d'Hippone en 1838. Assistant au trône papal, il prit possession de son diocèse en 1842 et il décida d'élever une basilique en l'honneur d'Augustin. Pour cette occasion, il a demandé et obtenu de l'évêque de Pavie Mgr. Louis Tosi une relique du saint.

Au mois d'octobre 1842 plusieurs évêques de France ont accompagné cette illustre relique d'Augustin dans son voyage de l'Italie en France et puis en Afrique. Cette relique est le bras droit d'Augustin qu'on a la bonheur de contempler dans la Basilique de Bone.

Divisé entre l'Italie et l'Afrique, même avec ses restes Augustin est un pont à travers la Méditerranée qui unit les deux continents.

 

 

LES TRADITIONS

Le passage d'Augustin en Italie a laissé de nombreuses traces qui s'expriment sous la forme de traditions ou de légendes, qui ont été diffusés surtout par la Légende dorée de Jacopo de Varagine au cours du XIII siècle.

 

Le baptême d'Augustin

A l'occasion du baptême, selon la Légende dorée, Ambroise et Augustin composent spontanément le Te Deum. "Te deum laudamus" dit Ambroise et "Te Dominum confitemur" répond Augustin. Le Te Deum est parfois appelé Himnus ambrosianus, d'autres fois Hymnus in honorem sanctae trinitatis et encore Imnum in die dominica.

L'attribution traditionnelle à Ambroise et Augustin remonte à l'année 859 lorsque Hincmar de Reims (Archevêque de Reims, né en 806 et mort à Epernay le 21 décembre 882) publie le texte sur la prédestination dans lequel il fait allusion à cette tradition: A maioribus nostris audivimus tempore baptismatis sancti Augustini hunc hymnum beatus Ambrosius fecit et idem Augustinus cum eo confecit.

La tradition a été corroborée dans l'Historia Mediolanensis de Landolfo Senior du XI siècle: in quibus fontibus prout Spiritus sanctus dabat eloqui eis Te Deum Laudamus decantantes, cunctis qui aderant audientibus et videntibus simulque mirantibus, in posteris ediderunt quod ab universa ecclesia Catholica usque ad hodie tenetur et religiose decantatur. Jacque de Varagine ècrit: « Le jour de Pâques, Augustin reçoit le baptême avec son ami Alype, qui a été converti par les sermons de Saint Ambroise, et Adeodatus, fils d'Augustin lui-même … Alors saint Ambroise, d'après ce qu'il dit lui-même, a crié: « Te Deum laudamus. » Saint Augustin a continué: « Te Dominum confitemur. »

Et ce faisant, ils ont réagi en composant cet hymne, comme le raconte aussi Honorius dans son livre Le Miroir de l'Église. »

 

La vêture d'Augustin

La vêture d'Augustin est une scène iconographique chère aux Ermites augustiniens d'Italie parce qu'elle exprimait leur descendance directe d'Augustin, qu'ils considéraient comme le Père fondateur de l'Ordre. Cette scène est souvent associée au baptême dans de nombreux cycles iconographiques peints dans les cloîtres des monastères augustiniens. Selon Henri de Friemar Augustin était un frère ermite dès son baptême, puisque "S. Ambroise l'a habillé dans sa robe noire et l'a ceint de sa ceinture de cuir". Il poursuit en disant que « Augustin est resté à Milan pendant environ une année avec l'habitude du moine ermite d'être mieux éduqué dans la foi catholique par les bienheureux Ambroise et Simplicien".

A cette occasion, il aurait demandé l'aide de Simplicien pour avoir des moines qui le suivraient en Afrique pour fonder des monastères et y répéter l'expérience ermite de Milan. L'épisode narré par Henry de Friemar au cours du XIII siècle dérive probablement d'une tradition légendaire médiévale plus ancienne: elle a certainement constitué le support et la justification des scènes relatives apparues dans l'iconographie augustinienne du moyen âge.

Le prieur du couvent du Saint-Esprit à Florence écrit en 1470 la Vita Aurelii Augustini Hipponensis Episcopi, où il réaffirme qu'Ambroise l'a revêtu de la cocolla et de l'habit des serviteurs de Dieu, comme il dit lui-même dans le sermon sur le baptême d'Augustin (« Ambrosio cum cucullam induente et habitum servorum dei, sicut in quodam sermone quem ipse de baptismo Augustini composuit »).

Ce sermon est le Sermo de baptismo et conversione Sancti Augustini, un texte apocryphe attribué à saint Ambroise (« Novuum christianum novis vestimentis, cucculla nigra induimus, cingulo ex corio nosipsi praecinximus, quod Simplicianus noster ingenti laetitia donavit »).

Lié au monachisme augustinien est aussi l'épisode légendaire du passage d'Augustin du mont Pisano, qui dérive principalement des textes de Giordano de Sassonia, dans sa Vita Sancti Augustini, et d'Henri de Friemar dans son oeuvre De origine et progressu Ordinis fratrum heremitarum.

Ils disent que Augustin est resté longtemps à cet ermitage et à ce de Rupecava.

Le mont Pisano, également connu au pluriel "Monti Pisani" est un système montagneux de taille modeste, situé dans la partie centre-nord de la Toscane et sépare Pise et Lucques. L'ermitage de Costa d'Acqua est l'un des plus anciens ermitages des Monti Pisani et se trouve près de Calci. L'ermitage suit la règle augustinienne depuis le 1287 avec les Augustins de Pise. Guillaume de Malavalle est arrivé à cet ermitage après avoir vécu à l'Ermitage de saint Marie ad Martyres. Guillaume vivait depuis plusieurs années dans une grotte, dans la pénitence et la sainteté, suscitant chez ses compagnons et disciples une grande admiration et une grande dévotion. Chez l'ancien ermitage augustinien de S. Marie ad Martyres, aussi appelé "Lupocavo" ou "Rupe Cava", située près du village médiéval de Cerasomma, selon une légende locale, auraient séjourné Augustin et Guillaume de Aquitaine.

La visite d'Augustin aux moines, après son baptême et sa vêture, fut une légende créée et répendue par l'Ordre des Ermites pour glorifier leur Ordre et insister sur Augustin comme fondateur. Les Ermites augustins voulaient ainsi montrer l'origine ancienne des moines en Italie.

Le séjour d'Augustin à Ostie est probablement l'origine de la légende d'Augustin et l'enfant à la cuiller. La scène est célèbre, mais complètement légendaire: Augustin qui va mediter sur le mistère de la Trinité rencontre sur la plage un enfant qui prétend verser la mer entière dans un trou sur la plage à l'aide d'une cuiller. Augustin observe à l'enfant l'absurdité de son entreprise. Mais l'enfant, qui en rèalité représente l'enfant Jésus, lui répond qu'il est encore plus fou de vouloir comprendre le mystére de la Trinité.

La présence du corps d'Augustin à Cagliari ainsi que dans la dévotion populaire s'exprime aussi avec un légendaire double miracle. Nous en parle Louis Torelli historicien augustinien du XVII siècle et, avant lui, Staibano dans son oeuvre "Tempio eremitano de Santi e Beati dell'Ordine Agostiniano" (1608). Au pied d'un édifice deux hommes sont jetés à terre avec les mains agrippées aux rochers. Ils sont en pèril et pourtant invoquent le nom d'Augustin qui est inhumé dans les environs. Augustin apparaît et avec ses mains arrête l'effondrement de la tour. Encore, cette fois du vivant d'Augustin, prés de la ville de Cagliari il est ensemble à deux ermites devant une longue poutre. Lors de son retour d'Italie en Afrique en 388 aurait été contraint de débarquer en Sardaigne. Ne trouvant qu'une poutre trop courte pour construir sa cellule, Augustin l'aurait allongée avec une bénédiction.

Selon Staibano depuis plus de 1300 ans on tire des reliques de cette poutre sans que'elle se détériore. Elle a trois revêtements: d'argent, de bronze et de fer. L'une des clés est détenue par le vice-roi de Sardaigne, à Cagliari, l'autre par l'archevêque et la troisème par le prieur du couvent.

La translation d'Augustin de Gênes à Pavie a généré diverses légendes et des épisodes miraculeux racontés par la Lègende dorèe.

L'arrivée des restes d'Augustin à Gênes a été célébrée par la présence du roi Liutprant. Nous le dit Beda le Venerable dans sa Chronica: "Liutprant, très patient, a fait de nombreux préparatifs solennels: et ... il a couru à Gênes à la rencontre de ces reliques accompagné par la plupart de son armée et par de nombreux évêques, prêtres et nobles et par un peuple innombrable … » A Gênes, dans le quartier de Sanpierdarena (Saint Pierre à l'arène) près de S. Marie à la Cellule, existe encore aujourd'hui une église du XI siècle sur le lieu où la tradition soutient que les os d'Augustin ont été conservés à leur arrivée de la Sardaigne. Le voyage du corps d'Augustin vers Pavie a connu quelques situations dramatiques, dont la plus importante a eu lieu à Savignone. Le cortège funèbre ne peut plus avancer car le corps d'Augustin ne peut pas être soulevé. Le roi Liutprant promet de construire une église en l'honneur d'Augustin et la procession peut reprendre son voyage. Le parcours a également touché le pays de Casei Gerola où il y a une église dédiée à Augustin avec une peinture qui illustre le passage du cortège.

Dans le cloître du couvent augustinien de Viterbe, il y a une fresque qui rappelle ce voyage avec l'arrivée à Pavie, où la caisse avec le corps d'Augustin accomplit le miracle de faire couler une source d'eau devant le roi et les soldats étonnés.

Les légendes liées à ce voyage sont bien résumées dans la description de Jacques de Varagine: « Le roi tint sa promesse et fit construire à Gènes une église en l'honneur de saint Augustin: Pareil miracle arriva le lendemain dans une villa du diocèse de Tortone, nommée Casal, où l'on construisit encore une église en l'honneur de saint Augustin. De plus, Luitprant concéda cette même villa avec toutes ses dépendances, pour être possédée à perpétuité par ceux qui desserviraient l'église. Or, comme le roi voyait qu'il plaisait au saint qu'on lui élevât une église partout où il s'arrêtait, dans la crainte qu'il ne se choisît un autre lieu que celui où il voulait le mettre, partout où on passait la nuit avec le saint corps, il fondait une église en son honneur. »

D'autres miracles racontés par la Légende dorée concernent la région de Lombardie, qui ont été représentés aussi sur les panneaux de l'arche de Pavie.

Le principal concerne le pays de Cava Manara près de Pavie: « Vers l'an du Seigneur 912, des hommes gravement malades, au nombre de plus de quarante, allaient à Rome de l'Allemagne et de la Gaule pour visiter le tombeau des apôtres. Les uns courbés se traînaient par terre sur des sellettes, d'autres se soutenaient sur des béquilles, ceux qui étaient aveugles se laissaient traîner par ceux qui marchaient en avant, ceux-là enfin avaient les mains et les pieds paralysés. Ils passèrent une montagne et parvinrent à un endroit appelé la Charbonnerie. Ils étaient près d'un lieu qui se nomme Cana (Cava), à une distance de trois milles de Pavie, quand saint Augustin revêtu de ses ornements pontificaux, et sortant d'une église érigée en l'honneur des saints Côme et Damien, leur apparut et leur demanda où, ils se dirigeaient. Ils lui répondirent qu'ils allaient à Rome; alors saint Augustin ajouta: «Allez à Pavie et demandez le monastère de saint Pierre qui s'appelle Ciel d'or, et là vous obtiendrez les miséricordes que vous désirez. Et comme ils lui demandaient son nom, il dit: « Je suis Augustin autrefois évêque de l'église d'Hippone.» Aussitôt il disparut à leurs regards. Ils se dirigèrent donc vers Pavie, et étant arrivés au monastère indiqué et apprenant que c'était là que reposait le corps de saint Augustin, ils se mirent tous à élever la voix et à crier tous ensemble: « Saint Augustin, aidez-nous. » Leurs clameurs émurent les citoyens et les moines qui s'empressaient d'accourir à un spectacle si extraordinaire. Or, voilà que, par l'extension de leurs nerfs, une grande quantité de sang se mit à couler, de telle sorte que depuis l'entrée du monastère, jusqu'au tombeau de saint Augustin, la terre paraissait en être toute couverte. Parvenus au tombeau, tous furent entièrement guéris, comme s'ils n'avaient jamais été estropiés. Depuis ce moment, la renommée du saint se propagea de plus en plus et une multitude d'infirmes vint à son tombeau, où tous recouvraient la santé, et laissaient des gages de leur guérison. Telle fut la quantité de ces gages que tout l'oratoire de saint Augustin et le portique en étaient pleins, en sorte que cela devint la cause d'un grand embarras pour entrer et pour sortir. La nécessité força les moines à les ôter. »

Plus tard, d'autres miracles ont été attribués à Augustin: nous pouvons mentionner ceux de la libération des prisonniers, de la victoire du duc de Mantoue, de la libération de Pavie du siège des Français et de la protection de la peste.

 

Les prisonniers

Quelques habitants de Pavie étaient détenus en prison par le marquis de Malaspina. Toute boisson leur fut refusée afin de pouvoir en extorquer une grosse somme d'argent. La plupart rendaient déjà l'âme, quelques-uns buvaient leur urine. Un jeune homme d'entre eux, qui avait une grande dévotion pour saint Augustin réclama son assistance. Alors au milieu de la nuit saint Augustin apparut à ce jeune homme, et comme s'il lui prenait la main, il le conduisit au fleuve de Gravelon où avec une feuille de vigne trempée dans l'eau, il lui rafraîchit tellement la langue, que lui, qui aurait souhaité boire de l'urine, n'aurait plus souhaité maintenant boire du nectar. (Légende dorée)

 

Duc de Mantoue

Selon le témoignage de l'historien augustinien Louis Torelli « Augustin a fait obtenir une grande victoire à François Gonzaga Marquis de Mantoue, qui avait demandé son aide contre les peuples de la Ligurie, qui en grand nombre étaient déplacé contre lui. » (Luigi Torelli, Ristretto delle Vite de gli Huomini e delle Donne Illustri in santità Et altri famosi soggetti per rara e singolare bontà Insigni e Venerabili dell'Ordine Agostiniano ... diviso in sei centurie. I Centuria pag. 18)

Le même épisode est rappelé par d'autres auteurs, tels que Iosephus Pamphilius, (évêque de Sienne, Chronicon Ordinis Eremitarum ad annum 1400), Paulus Lulnius Bergomensis (mort en 1484, Apologia pro ordine nostro, Roma, 1479), Francisco de Ribera (Vida de l'Admirable Doctor de la Iglesia S. Augustin, fundador de la orden d elos Ermitanos ... por el padre Fra y Francisco de Ribera, Maestro en Santa Teologia, Hijo del Real Convento de San Felipe de Madrid, de la mema Orden, Año M.DC.LXXXIIII) e Grandi Vittore Silvio, VITA DELL' DOTTOR DELLA CHIESA S. AURELIO AGOSTINO, VESCOVO DI BONA IN AFRICA. VNITEVI LE CONFESSIONI E REGOLA DEL MEDESIMO S. PADRE, COLLA STORIA E CONFUTAZIONE DOGMATICA DELLE ERESIE MANICHEA, DONATISTA E PELAGIANA; E COLL'INDICE DELLE CONGREGAZIONI MILITANTI SOTTO IL SUO INSTITUTO E DI TUTTI GLI LIBRI DA LUI DATI ALLA LUCE, Venezia 1712, pag. 298)

L'épisode concerne le duc François Gonzaga qui, dans la bataille qui a eu lieu le 28 août 1397, à Governolo a prié Augustin qui lui est paru dans les nuages le faisant triompher des ennemis envahisseurs.

 

Libération de Pavie du siège français

La tradition conte que Augustin est intervenu en faveur de la ville permettant à Federico Gonzaga, duc de Mantoue, de la défendre et de la libérer du siège de l'armée du général français Lautrec en 1524.

 

Guérisseur de la peste

Deux sont les pays qui ont invoqué Augustin comme saint thaumaturge contre la peste. Pavie et Cassago, le lieu de la retraite d'Augustin au rus Cassiciacum.

A Pavie en 1504 a été peint à l'entrée d'un monastère augustinien de la ville un ex-voto en remerciement pour l'action de grâces d'Augustin en faveur de la libération de la peste de 1503.

A Cassago l'invocation à Augustin remonte à 1630 à l'occasion de la dernière épidémie de peste en Europe. En cette occasion les fidèles du lieu ont invoqué Augustin parce qu'ils avaient la mémoire qu'il avait vécu à cet endroit (patrios lares habitasse). En remerciement pour la grâce reçue, ils ont proclamé Augustin patron du pays et depuis 1631 sa fête est célébrée là chaque année jusqu'à nos jours. Augustin thaumaturge contre la peste est sans doute une situation étrange car habituellement les saints invoqués sont Sébastien et Roche.

 

 

LES LIEUX AUGUSTINIENS EN ITALIE

Il y a de nombreux endroits en Italie qui ont exprimé dans les siècles une certaine forme de dévotion à Augustin. Cependant, nous voulons attirer l'attention sur les lieux où il a vécu ou il a passé après sa mort.

Nous avons déjà nommé ces lieux, mais rappelons-les à nouveau: Rome, Milan, Cassago et puis, après sa mort, Cagliari, Gênes et Pavie.

 

Rome

A nos jours il n'y a aucune trace du séjour romain d'Augustin.

À Rome, cependant, sont préservés les os de Monique qui est morte à Ostia en 388, probablement de paludisme. Monique, en effet, avait dit à ses fils: "Vous laisserez ici, votre mère." Et elle avait ajoutè "Laissez ce corps partout; et que tel souci ne vous trouble pas. Ce que je vous demande seulement, c'est de vous souvenir de moi à l'autel du Seigneur" (Conf. 9, 11, 27)

Son corps a été enterré à l'endroit où il a plus tard construit l'église de sainte Aurea à Ostie. Le 9 avril 1430, ses reliques furent transférées à Rome dans l'église de Saint Trifone, qui aujourd'hui s'appelle de Saint Augustin. Les restes du corps de Monique ont été placées dans un précieux sarcophage du XV siècle, fait par Isaia de Pise.

 

Milan

Milan au moment de l'arrivée d'Augustin était la capitale de l'Empire romain d'Occident. Il a donc vu la magnificence de cette ville où résidait la cour impériale et l'évêque Ambroise. De ces monuments extraordinaires aujourd'hui, il ne reste que quelques souvenirs.

Derrière les colonnes de Saint Laurent, il y a ce qui reste - à vrai dire bien peu - de l'amphithéâtre romain du premier siècle. Sa structure était énorme, construite au moins sur quatre ordres, aussi grande que l'Arène de Vérone. Ensuite, c'était la zone extra-urbaine, à l'extérieur des murs de la ville. La basilique de Saint Laurent était l'église de culte arienne qui se trouvait à l'extérieur des murs de la ville de Milan. L'église était au centre d'un conflit retentissant entre Ambroise et l'impératrice Giustina, qui vient mentionné par Augustin dans les confessions. A l'intérieur il y a la chapelle de Saint Aquilino une des chapelles les plus anciennes et les plus précieuses de Milan. Des recherches récentes la datent entre 390 et 430. En raison de sa forme, la présence d'un atrium et d'un corps octogonal à l'extérieur avec une alternance de niches semi-circulaires et octogonales à l'intérieur, et la richesse des décorations, longtemps a été considérée comme un mausolée impérial.

Dans le cloître intérieur du Musée Archéologique de Milan, une tour des remparts romains a été mise au jour lors de l'EXPO. Elle a une forme polygonale et remonte à la fin du III siècle, c'est-à-dire aux murs de l'âge de Maximien (250¬310), près de laquelle se dresse la tour polygonale de "Ansperto", également du IV siècle. Les ruines de l'ancien théâtre romain de l'époque impériale sont situées entre rue S. Vittore et Places des Affaires sous le palais de la Chambre de Commerce.

Au Carrobbio se trouvait Porta Ticinensis en direction de Pavie, la seule, des huit portes sur lesquelles le mur de ceinte était ouvert, dont existent encore des restes. Cette porte a réuni "les deux sections des murs d'Auguste et de Maxime qui s'étaient séparés à la porte Vercellina pour embrasser le Cirque".

Aujourd'hui, nous voyons un éperon de la partie de mur de l'une des tours et une partie dessous le niveau de la rue pour m.2,70. Au Largo Corsia des Serviteurs il y a les derniers vestiges des Bains Herculéens, bien que quelque chose de plus peut être aperçu à l'intérieur de l'église de Saint Vito à Pasquirolo. Entre l'actuelle Porta Vercellina et Porta Ticinese s'ouvre la rue Cirque, dont le nom indique qu'il y avait là le Cirque avec des jeux. Elle ètait situé près du maximum decumanus (entre S. Marie à la Porta et S. Marie Fulcorina) et le cardo massimum (avenue Tourin), avec les murs imposants du palais impérial trouvé dans la place actuelle Mentana et rue Brisa. Ici il y a une structure à demi-cercle, qui sont les restes des fondations des bains impériaux. Le forum romain depuis l'âge républicaine, était à quelques centaines de mètres d'ici.

Le Forum Mediolani a été récemment trouvé dans le sous-sol de la Bibliothèque Ambrosienne, en Place Saint Sèpulcre, rue cardinal Federico et rue Monnaie.

En ce qui concerne Milan, Ausonius, poète romain du quatrième siècle, ècrit dans son Ordo urbium nobilium, VII: «A Mediolanum, tout est digne d'admiration, il y a de grandes richesses et il y a beaucoup de maisons nobles. [...] La ville s'est agrandie et est entourée d'un double cercle de murs. Il y a le cirque, où les gens apprécient les spectacles, le théâtre avec les marches, les temples, la forteresse du palais impérial, la menthe, le quartier qui tire son nom des bains d'Hercule. Les cours à colonnades sont ornées de statues de marbre, les murs sont entourés d'un mur de remblais fortifiés. Ses bâtiments sont plus imposants les uns que les autres, comme s'ils étaient rivaux, et sa grandeur ne diminue pas sa proximité avec Rome". Augustin a vu ce Milan impérial: que reste-t-il à nos jours de sa présence à Milan?

Tout d'abord les fonts baptismaux du baptistère où il a été baptisé par Ambroise: ce baptistère appelé de Saint Jean aux Sources ètait dans la basilique de Sainte Thècle, dont les traces se trouvent sous la cathédrale, après sa démolition en 1394. Les fouilles complétèes en 1961-1962 ont permis de dégager entièrement les ruînes de ce baptistère. L'aspect octogonale avec huit côtés, rappelle les sept jours de la création plus le huitième jour de la résurrection. Le chiffre huit fait également référence aux huit Béatitudes évangéliques. Ambroise a peut-être été inspiré par le bâtiment octogonal similaire du mausolée impérial de Maximien. Les catéchumènes, entrant dans le baptistère ont dû essayer le sentiment d'entrer dans une tombe pour tuer le vieil homme et renaître à une nouvelle vie. Pour comprendre ce qui était l'apparence de l'immeuble on peut voir la chapelle Saint Aquilino dans la basilique de Saint Lorenzo. Construite à la fin du IV siècle, cette chapelle exprime seulement de petites différences de taille avec le baptistère et conserve entièrement son architecture romaine.

Un livre du religeux Romualdo Marie de saint Gaétan augustin aux pieds nud daté 1780 qui décrit la vie d'Augustin (VITA DEL SANTO PADRE AURELIO AGOSTINO VESCOVO D'IPPONA DOTTORE DI SANTA CHIESA SCRITTA DA S. POSSIDIO ricorretta nel Testo e nelle Note), au premier chapitre rappelle certains lieux liée à la tradition augustinienne milanaise.

Il nous dit que "pour préserver la mémoire de l'éloquence et la conversion de Saint Augustin sur la Place appelée de Mercadanti, à côté de la Grande Porte qui ouvre la perspective vers Porta Vercellina dans la Contrada appelé de Ratti, se trouve une statue avec l'inscription: Augustinus hic humana docens Divina didicit."

Et plus encore il écrit que "dans l'enceinte du monastère des Pères Cisterciennes de S. Ambroise il y a une petite église bien connue pour préserver la mémoire de l'endroit, où il est dit que Augustin a entendu la voix Tolle lege, Tolle lege, qui l'a excité à la Lecture de l'Épître de Saint Paul et à la conversion totale à Dieu. Une autre église (?) encore existe pour préserver le souvenir de son baptême."

Cette dernière église se trouve en rue Lanzone: c'est une petite église dédiée à Augustin, construite pour commémorer le baptême.

Avec une façade discrète qui se confond avec les maisons voisines, la petite église de S. Augustin est située près de la basilique et de l'ancien monastère de Saint Ambroise, aujourd'hui l'Université catholique. Certains érudits considèrent que le baptistère original de la basilique a été plus tard transformé en un lieu de dévotion et de culte de saint Augustin.

Une plaque sur la façade rappelle le baptême d'Augustin: "DIVUS AUGUSTINUS AD LUCEM FIDEI PER SANCTUM AMBROSIUM EVOCATUS HIC UNDA CAELESTI ABLUITUR ANNO DOMINI CCC.LXXXVIII."

Le bâtiment est d'origine haut-médiévale mais la façade et les intérieurs sont le résultat d'une rénovation du XVII siècle. À côté de l'église, une arche en pierre donne accès à l'allée, autrefois appelée la rouelle de S. Augustin, puis à l'entrée latérale de la basilique de S. Ambroise.

A l'intérieur, un ovale, réalisé à la fin XVII siècle, représente saint Augustin sous les traits de l'évêque d'Hippone et Docteur de l'Église. Dans le mur à droite de l'autel, est peinte la scène de la conversion qui a eu lieu dans un jardin que la tradition veut non loin de l'endroit où se trouve l'église.

Dans la basilique de saint Ambroise existait autrefois una chapelle dèdiée à Augustin qui appartenait à une confrérie encore au XVI siècle.

Toujours à Milan se trouve la Basilique de Saint Marc, qui a été le berceau de la renaissance de l'ordre augustinien à Milan, dont l'abbé Lanfranco de Milan a été le premier Prieur Général des Augustins (1256-1265).

 

Cassago

La campagne de Cassiciacum, l'actuel Cassago Brianza, conserve une série d'éléments historiques qui nous renvoient à la période de séjour d'Augustin. Il y a deux parcs reliés les uns aux autres: le parc Saint Augustin et le parc rus Cassiciacum. Le parc saint Augustin a été inauguré en 1986 sur une surface où depuis longtemps existe une vasque appelée fontaine de saint Augustin. Les travaux réalisés à cette fontaine en 1984-1985 ont permis de mettre en lumière des structures intéressantes auparavant souterraines.

Plus précisément, on a découvert un hémicycle, un petit reste de mur romain et deux chambres avec des dépôts de céramique de l'âge romain jusqu'au XVIII siècle. Dans la pente au-dessus de la fontaine, une recherche menée avec la méthode georadar par le prof. Harari de l'Université de Pavie a mis en évidence l'existence de trois murs parallèles sous la surface, qui n'ont pas encore été fouillés et mis au jour. Dans la même zone ont été trouvés trois morceaux de mosaïque, de la céramique sigillée et des tuiles de l'époque romaine.

Dans le parc il y a des tombes romaines de l'époque impériale, un monument dédié à Augustin et Monique, et diverses inscriptions, parmi lesquels une avec le symbole chrétien du chi-ro qui peut remonter au IV-VI siècle.

Dans le parc rus Cassiciacum sont conservés les vestiges du palais Pirovano-Visconti et du castro médiéval. Le complexe est affecté par un plan de redressement qui n'a pas encore été complété. Près des parcs il y a le siège de l'Association S. Augustin dans les locaux de laquelle se trouve une petite collection archéologique avec le matériel trouvé dans le pays.

En particulier sont importantes les découvertes dans la localité appelée Pieguzza où il y a la présence de deux vasques liées à l'existence d'une villa rustique romaine.

Ces vasques sont situés à quelques centaines de mètres du parc, à une distance compatible avec les descriptions de Augustin: « de la campagne, dans laquelle nous avions marché, nous avons repris notre voyage de retour » à la villa de Verecundus (C. Acad. 2, 4, 10).

 

Cagliari

Au-dessus de la crypte de Saint-Augustin, où, selon la tradition, les restes d'Augustin ont été conservés après leur traslation de l'Afrique, se trouvait l'église de Saint Augusin extra muros. Voisin se trouvait un ancien couvent, qui aurait été fondé, selon la tradition locale, par Augustin lui-même lors d'une prédication sur l'île. Le couvent a été démoli sous les ordres de Philippe II pour faire place aux murs fortifiés, et s'est déplacé non loin, dans le quartier de Marina, à l'intérieur des murs. A la moitié du XVII siècle la démolition de l'ancien couvent fut achevée, mais survécu une petite chapelle qui dominait le sanctuaire souterrain et qui existait encore au milieu du XIX siècle. Puis, avec l'arrangement de Largo Carlo Felice, afin de réaligner la façade avec la disposition du Largo, la chapelle a été partiellement démolie (1884), et sur elle a été inséré le palais conçu par Dionigi Scano.

L'intervention ne concernait pas la crypte, qui restait intacte et est actuellement en cours de restructuration.

 

Pavia

Ce qui reste du corps d'Augustin est gardé dans la Basilique de S. Pierre en Ciel d'or à Pavie. Cette église a étè choisie par Liutprand, qui l'avait restaurée et embellie. Paolo Diacono rappelle pour la première fois cette basilique sous l'an 604 (P. DIACONUS, Historia Longobardorum, livre IV, n ° 31).

Quelques années plus tard, lorsque le pape Zacharia arriva à Pavie, les messagers de Liutprand le conduisirent à Saint-Pierre en Or où, présent le roi, il célébra un pontifical solennel sur le tombeau d'Augustin. Toute la vieille tradition s'accorde à dire que le corps d'Augustin a été placé «en confession de l'autel», ou crypte, près de l'autel. Ici il a été trouvé pendant la visite ordonnée par l'évêque Rodobaldo en 1236. Mais la présence contemporaine dans l'église des Chanoines Réguliers du Latran et des Ermites a provoqué bien de conflits tel que la connaissance de l'emplacement exact a été perdue.

Mais en 1695, pendant des travails à la crypte, un mur fut démoli, au-delà duquel fut découverte une urne de marbre avec l'inscription Augustinus. Pourtant, après aventures et déplacements diffèrents, le corps d'Augustin reste dans l'Arche, un sarcophage en marbre chef-d'oeuvre de la sculpture lombarde du XIV siècle. L'oeuvre fut construite sur un projet par Boniface Bottigella, Prieur des Augustins. L'Arche est pour les croyants une simple illustration de la foi et des vertus théologales, cardinales et monastiques.

 

 

LE MONACHISME AUGUSTINIEN

Après la disparition du christianisme en Afrique, la règle augustinienne a été adopté au Moyen Age par diverses communautés religieuses dans les abbayes et les cathédrales européennes. Par exemple, peuvent être mentionnés: Naples, Capua, Volturno (440), Cagliari (505-512), Agaune, Jura (VI siècle), Jativa (570), Reims (575), Narbonne, Avignon, Mont Saint Bernard (1050), Pébrac (1062), Milan (1063), Passau, Rottenbuch (1073), Marbach (1089-1090), Paris (1108), Lille (1131), Aoste (1133), Crescenzago (1140), Chantemerle (1180), Lisbonne (1210), Coimbra (1212).

Mais c'est en Italie que la règle augustinienne aura la force de donner naissance à l'ordre augustinien moderne. L'ordre augustinien a été organisé par la papauté en deux phases. Le 16 décembre 1243 pape Innocent IV a promulgué la bulle "INCUMBIT NOBIS", où il a décrété une première Petite Union des Communautés des Ermites de Toscane sous la règle de saint Augustin.

Le premier chapitre général de l'Ordre a été célébré à Rome en mars 1244, sous la direction du cardinal Richard des Annibaldi. A cette occasion ont été rédigées et approuvées les premières Constitutions et a été élu Fra Matteo comme premier prieur général. Le 9 avril 1256 pape Alexandre IV avec la bulle "Licet Ecclesiae catholicae" a ordonné l'union de cinq congrégations érémitiques.

Il s'agissait de mouvements religieux appelés de S. Guillaume, de l'Ordre de Saint Augustin, du Frère Jean Bono, de Mont Favale et de Brettino. Ils étaient répandus principalement en Toscane, Ombrie, Latium, Marche, Emilie et Romagne, Lombardie et Vénétie.

Le nouveau chapitre de l'Ordre a élu Prieur Général Lanfranco Settala, dont le tombeau se trouve dans l'église de Saint Marc à Milan.

Cette union, réalisée dans le couvent romain de S. Marie du Peuple à Rome en mars 1256, est une conséquence du programme de réforme des mouvements religieux commencé en 1215 par le pape Innocent III.

Ce programme cherchait à éteindre les groupes de prédicateurs, qui agissaient indépendamment de l'Église et parfois contre elle, et voulait mettre fin à la confusion entre la pratique et la vie religieuse. L'action papale visait également à améliorer la vie commune, la pauvreté évangélique et l'apostolat des prédicateurs et des ermites grâce à une intervention plus vigilante de l'autorité de l'église. Promoteur de la Magna Unio augustinienne fut le cardinal Richard Annibaldi, neveu du pape Alexandre IV.

Le nouvel ordre, en quelques décennies, s'est répandu en Italie et en Europe: on compte environ 150 couvents en Italie, Autriche, Allemagne, Suisse, Pays-Bas, France, Espagne, Portugal, Hongrie, Bohême et Angleterre. À la fin du XIII siècle, l'Ordre comptait 17 provinces et environ 400 couvents dans presque tous les pays européens. Le chapitre général célébré en 1290 à Ratisbonne, en Allemagne, a approuvé de nouvelles Constitutions pour répondre aux besoins d'un nombre croissant de couvents et de moines.

Le prieur général Clément d'Osimo à la fin du XIII siècle fut le premier à fonder l'école théologique augustinienne, qui donna les premiers grands théologiens, tels que Egidio Romano, Jacques de Viterbe et Augustin de Tarano. Les Augustins ont toujours montré un lien spécial avec saint Augustin, le saint évêque d'Hippone, car il se considéraient ses fils spirituels parce qu'ils professaient sa Règle.

Ce lien fut renforcé avec le deuxième concile de Lyon, réuni en 1274, lorsque la fondation de nouveaux ordres religieux fut interdite. Cette décision a impliqué de nombreuses institutions nouvellement fondées, y compris l'Ordre de Saint-Augustin. Les Augustins proclamèrent immédiatement saint Augustin comme leur fondateur et ils se considéraient comme les héritiers et les continuateurs de la vie monastique qu'il avait fondée en Afrique du Nord. Cet événement a renforcé le lien avec le Saint, jusqu'à le considérer non seulement comme Père et Maître, mais aussi comme le véritable fondateur de l'Ordre. Cette perspective est très évidente dans l'iconographie augustinienne où Augustin est représenté souvent comme un moine augustin qui porte la bure noire. Les Ermites de saint Augustin ont créé pourtant des légendes qui insistent sur Augustin fondateur de l'Ordre. Ces légendes apparaissent à partir du XIII siècle surtout dans les sermons apocryphes, les Vies ou les Relations sur l'origine des Ermites.

De Saint Augustin, en tant que Père et enseignant, les Augustins ont reçu un style fraternel de vie commune et un sens de la communauté qui partage l'amour et se met au service du monde avec amitié et solidarité.

 

 

ICONOGRAPHIE

Un autre élément qui montre l'influence d'Augustin en Italie sont ses représentations iconographiques. Sa probable première représentation pictural se trouve de plus en Italie à Rome. La fresque de Saint-Augustin qui ornait la bibliothèque instituée par le pape Grégoire le Grand dans la partie de l'ancien palais du Latran, qu'on appelle aujourd'hui Sancta Sanctorum, est datée entre les cinquième et sixième siècle. L'inscription peinte au pied de la fresque est encore lisible: DIUERSI DIUERSA PATRES / OMNIA DIXIT ROMANO ELOQUIO / MYSTICA SENSA TONANS, de type oncial qui serait daté du VI siècle. Cette fresque représente un vieillard habillé en docteur, vêtu de la tunique et du pallium, qui semble expliquer le contenu d'un grand livre ouvert sur un pupitre. Au visage émacié, de petite taille, le personnage rappelle Augustin et la description qu'il fait de lui lorsqu'il dit qu'il avait un petit corps exténué par les travaux et les infimités.

Son visage rassemble à un autre portrait, qui est surmonté du nom d'Augustin, le diptyque de Boèce, qui se trouve au musée d'art chrétien de saint Julie de Brescia et qui remonte à la deuxième moitié du VII siècle. Il y a là le même visage amaigri, la même front large, la même tête chauve et la même barbe courte.

Avant la constitution de l'Ordre des Augustins, l'image prédominante d'Augustin est celle de l'évêque et docteur de l'Église. Après sa fondation, le nouvel Ordre a utilisé l'art comme moyen de communication avec un double objectif: renforcer les liens entre les monastères de différentes origines et faire connaître aux gens leur existence et leur relation avec Augustin.

En plus des peintures occasionnelles, dans les couvents et les églises ont été peints de grands cycles qui racontent la vie d'Augustin, où les moines intercalèrent épisodes légendaires à épisodes réels. Les Augustins présentent surtout trois épisodes, qui rencontrèrent un grand succès, soulignant le rapport entre Augustin et les Ermistes. Nous voyons Simplicien qui assiste au baptême et aide Augustin à revêtir la robe monastique. Puis il y a Augustin qui visite les Ermites de Toscane et enfin Augustin qui demande à Simplicien douze Ermites pour l'accompagner en Afrique.

La visite d'Augustin aux moines fut une légende créée et répandue par l'Ordres des Ermites qui à partir du XIII siècle s'inspiraient au texte des Sermones ad fratres apocryphes. Le cycle des fresques qui décorent l'abside de l'église de saint Augustin à San Gimignano de Benozzo Gozzoli rappelle aussi le don de la Régle. L'oeuvre porte la date de 1465 et fut inspirée probablement par le célèbre théologien Domenico Strambi. L'épisode, qui se déroule en Italie, souligne le rapport entre le fondateur et la communauté des Ermites. Une dizaine d'Ermites agenouillés entourent Augustin, qui est assis devant le cloître et porte la ceinture de cuir.

Le séjour d'Augustin avec les ermites toscans, qui suivaient la tradition de Paul l'Ermite et d'Antoine abbé, devient important puisque, selon cette tradition italienne, ils auraient reçu un modus vivendi, que plus tard Augustin aurait appliqué aux monastères fondés en Afrique. Le traité Tractatus de origine et progressu ordinis fratrum heremitarum et vero ac proprio titulo eiusdem de Henri de Friemar du 1334 déclare que la règle a été composée à Centumcellae, qui devrait donc être considérée comme le premier couvent de l'Ordre (« primus locus conventualis nostris ordinis », Tractatus, II, 83-84). Les cycles dédiés à la vie d'Augustin apparaissent vers la fin du XIII siècle et ils expriment le développement de l'élaboration d'un modèle de dévotion du saint. La plupart de ces peintures ont été commandées par les Ermites, puis par les domincains ou encore par les chanoines réguliers.

En Italie de nombreux exemples ont été conservés, dont certains revêtent une importance considérable du point de vue historique et artistique.

Les plus célèbres sont sans aucun doute les cycles de l'Arche de Pavie, de Benozzo Gozzoli à San Gimignano, d'Ottaviano Nelli à Gubbio, mais il y en a encore beaucoup d'autres, peu connues, parmi lesquelles se distinguent celles de Viterbe, peut-être le plus complet avec ses 39 scènes, de Florence dans le cloître des morts à Saint-Esprit, de Fano, Cortona ou Narni. La liste des cycles iconographiques qui présentent des épisodes de la vie d'Augustin est longue et va du XIII au XX siècle.

A Milan dans l'église de saint Marc, le berceau des Augustins en Lombardie, nous trouvons de nombreuses expressions iconographiques qui racontent des épisodes liés à la vie et aux miracles d'Augustin. Dans l'ordre temporel, nous pouvons citer cette longue liste à partir de Cortona, où dans la bibliothèque municipale est conservée un manuscrit peint datant des premières décennies du quatorzième siècle. De la même époque, il est conservé à la bibliothèque du Vatican le Légendaire ms. Bav. Lat. 8541, (1330-1340).

La plupart des cycles augustiniens se trouvent dans les églises et les cloîtres des couvents. On les trouve à Rimini (église de saint Augustin, 1308-1318 incomplet), a Padoue (église des Ermites, 1338 fresques de Guariento), Fabriano (église de S. Maria Nova ou de saint Augustin, 1350 fresques de Nuzio Allegretti ou Francesco di Bocco), Pesaro (église de saint Augustin, 1350-1400), Bolzano (église de saint Dominique, 1360 de Guariento), Pavie (1362 par Bonino de Campione), Montalcino (église de saint Augustini, 1384-1388 fresques de Bartolo di Fredi), Vatican (galérie d'art, 1394-1416 par Niccolò di Pietro), Pavie (cloître du couvent, 1398 fresques de Michelino da Besozzo, disparu), Gubbio (église de saint Augustin, 1410-1420 par Ottaviano Nelli), Florence (ms. II de la Bibliothèque Nationale, 1433 miniatures attribué à De Lorenzo), Lecceto (Hermitage, cloître des Bienheureux, 1439-1442 fresques de Paolo di Maestro Neri), Venise (église de saint Etienne, 1441, retable de saint Monique de Antoine Vivarini, disparu), Novacella (couvent des chanoines réguliers, 1460 par le Maître de Uttenheim), San Gimignano (église de saint Augustin, 1465 avec 24 épisodes de la vie peints par Benozzo Gozzoli), Vercelli (église de saint Marc), Milan (basilique de saint Ambroise, 1498 disparu), Como (église de saint Augustin, disparu), Ancona (église de saint Augustin, sacristie, 1600 par Damini), Cori (cloître du couvent de sainte Oliva, 1600-1650 par le Maître de Cori), Rome (église de saint Augustin, 1600 peintures de Jean Baptiste Ricci), Viterbo (cloître du couvent de la Sainte Trinité, 1610 avec 39 scènes peintes par Marzio Ganassini), Pietrasanta (cloître du couvent de saint Augustin, 1610-1630 par Adolfo Petrazzi), Bienno (église paroissiale, 1620-1622 par le Fiammenghino), Florence (cloître des morts à Saint-Esprit, 1625-1670), Rieti (église de saint Augustin, 1630-1640 avec les fresques de l'entourage de Manenti), San Ginesio (couvent des Augustins, 1615, fresques de Dominique Malpiedi), Naples (Musée de la Chartreuse, 1630-1650 avec des sculptures en bois de Cosimo Fanzago), Teggiano (cloître du couvent des Augustins, 1630-1660), Fano (cloître du couvent des Augustins, 1640 avec 28 scènes de Jules Begni), Biella (cloître du couvent des Augustins, aujourd'hui le foyer pour personnes âgées « Belletti Bona », 1641-1645 avec histoires de Augustin e saint Nicola da Tolentino), Mondolfo (cloître du couvent des Augustins, 1650-1670), Sansepolcro (cloître du couvent des Augustins, 1650-1670), Corciano (cloître du couvent des Augustins, 1650-1680 fresques de Costanzo Ricci), Cortona (cloître du couvent, 1669 avec 29 fresques de Giuseppe Guasparini de Umbertide), Novacella (abbaye, 1680 images de Egidio Schor), Narni cloître du couvent des Augustins, 1693 avec 33 fresques de Federico Benincasa), Naro (église de saint Augustin, 1713 quatre panneaux de bois taillés dans une porte), Novacella (abbaye, 1736 fresques de Gunther Mattheaus), Monselice (Pieve di Santa Giustina), Andria (église de saint Augustin, 1774), Rome (église de saint Augustin, 1854-1868 scènes de la vie de sainte Monique par Pietro Gagliardi), Cava Manara (église de saint Augustin, 1920-1925 scène de la vie peintes par Biagio Canevari), Giovinazzo (église de saint Augustin, 1950-1960 quatre scènes peintes par Josephine Pansini) et Cassago (chapelle de saint Augustin, 1954 scènes inspirées par les Dialogues de Cassiciacum peintes par Fiorentino Vilasco).

 

 

Colloques et conférences

Il y a d'innombrables études et travaux qui en Italie ont traité la figure d'Augustin.

Il y a aussi d'innombrables érudits qui ont aimé Augustin. Tout d'abord nous avons les théologiens augustiniens: Egidio Romano (Roma 1243 - Avignone 1316), Agostino Trionfo (Ancona 1275 - Napoli 1328), Giacomo da Viterbo (Viterbo ... - Napoli 1308), Gregorio da Rimini (Rimini 1357 - 1358) et puis encore Agostino da Roma ( ... - 1443), Agostino da Ancona (Ancona 1243 - 1328), Agostino Trapé (Montegiorgio 1915 - Roma 1987), Alberto da Padova (Padova ... - 1328), Alessandro da Sassoferrato (1407 - Tivoli 1463), Andrea Biglia (Milano ... - Siena 1435), Bartolomeo da Urbino (Urbino ... - 1350), Bellelli Fulgenzio (Buccino 1677 - Roma 1742), Berti Gian Lorenzo (Saravezza 1696 - Pisa 1766), Bonaventura da Padova (Padova 1332 - 1385 ca. ), Dionisio de S. Sepolcro (ca. 1300 - 1342), Gerardo da Bergamo (Serina ... - 1355), Gerardo da Siena (Siena ... - 1336), Giuliano da Salemi (Salemi ... - Messina 1459), Guglielmo da Cremona (Cremona ... - 1356), Mariano da Genazzano (... - Napoli 1498), Michele da Massa (Massa ... - Parigi 1337), Noris Enrico (Verona 1681 - Roma 1704), Onofrio da Firenze (Firenze ... - 1403), Paolo Veneto (Udine 1368 - Padova 1428), Pietro de' Rossi (Siena ... - 1477), Simone da Cascia (Cascia ... - Firenze 1348), Simone da Cremona (Cremona ... - 1390 ca.), Ugolino da Malabranca (Orvieto ... - Aix en Provence 1374) etc.

La figure de François Petrarca se distingue parmi tous les grands écrivains, car il a toujours apporté avec lui une copie des Confessions, qu'il lui avait donnée Dionigi de San Sepolcro, moine augustin toscan.

Au XX siècle nous avons assisté à l'expansion de nombreuses initiatives culturelles qui ont pour sujet Augustin. La plus importante est certainement la Semaine des Augustins à Pavie, dont la première édition a été célébrée en 1969. Des professeurs d'université interviennent pour discuter des textes et des réflexions d'Augustin. À Pavie, un comité a également été créé pour prendre en charge divers événements qui se déroulent au cours de l'année, parallèlement aux événements de la vie d'Augustin.

Une autre semaine agostinienne a lieu à Cassago depuis 1991, où sont traité de sujets d'histoire, de théologie, de personnages liés à Augustin et au monachisme inspiré par lui. De nombreuses villes en ces années ont organisé des conférences, des réunions, des discussions et des expositions concernant Augustin: à Naples depuis 1996 il y a la Lectio Augustini neapolitana créé en collaboration avec l'Université Federico II, à l'Université de Padoue depuis 1998, des conférences sont dédiées à Augustin grâce à l'intervention du prof. Tantardini. A Orvieto du 5 au 6 octobre 2007 a eu lieu la conférence sur le thème « Mémoire et sens de la vie. Du monde antique à Augustin », à Milan du 7 dicembre 2003 au 2 mai 2004 au Musée Diocésain a été proposée l'exposition iconographique et historique archéologique AMBROISEetAUGUSTIN, à Rome à la Galleria Agostiniana sur Place du Peuple en 2004 nous avons vu une grande exposition d'artistes.

Au Meeting de Rimini du 23 au 30 août 2009 a été présenté une exposition très réussie "Si conosce solo ciò che si ama" (Nous ne savons que ce que nous aimons) qui a été mis en place plus tard dans de nombreuses localités et villes italiennes. Très spécial a étè l'événement connu sous le nom de Flambeau du dialogue entre les deux rives de la Méditerranée: l'homme Augustin pont entre les cultures: du 23 octobre au 13 novembre 2006 des centaines de personnes ont couru de Thagaste à Pavie pour renouveler le lien d'amitié entre les deux continents, Afrique et Europe, au nom d'Augustin.

En ce sens, le Chemin de Saint-Augustin est né en 2009 avec un projet de l'ingénieur Réné Ornaghi, avec l'intention de réunir des lieux en Lombardie liés à des dévotions augustiniennes.

C'est la piste italienne qui trouve son parallèle en Afrique avec la Via Augustina, qui travaille depuis des années à redécouvrir la beauté des lieux liés à la vie de l'Augustin africain. Ce sont toutes des expériences qui s'ouvrent au dialogue entre les personnes.

 

Cette leçon du dialogue est la contribution que le grand évêque d'Hippone confie à nos temps difficiles du point de vue géopolitique. Toujours construire des ponts de dialogue avec les autres est la route que aussi le pape François ne cesse de nous indiquer pour faire la paix. L'expérience africaine et romaine de saint Augustin, en particulier du christianisme catholique milanais, fit de lui la synthèse unique d'un intellectuel, en le prédisposant à la capacité de dialoguer avec tous. « Augustin, Africain de Numidie - a dit le cardinal Pierre Parolin Secrétaire d'Etat du Vatican - était le fils d'une mère (Monique) de race berbère, un peuple qui existe encore dans l'actuelle Algérie et que les Algériens reconnaissent comme leur compatriote, et d'un père (Patricius) peut-être colon romain. En lui, par conséquent, se réalisait déjà, par sa naissance, une rencontre entre deux mondes.»