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Dupuch: Traslazione Reliquia di Agostino 

Documento numero I

Documento numero I

 

 

 

DOCUMENTI AUTENTICI CITATI NELLA RELAZIONE

N. 1

 

 

 

 

ANTOINE ADOLPHE DUPUCH,

par la miséricorde divine et la grace du Saint-Siége apostolicae,

ÉVÉQUE D'ALGER ASSISTANT AU TRONE PONTIFICAL

au Clergé et aux Fidèles de notre Diocèse, Salut et Bénédiction

 

EN NOTRE SEIGNEUR JESUS CHRIST

 

 

Enfin, nous avons pu faire, ce matin, Nos Très Chers Frères, et par les portes sacrées des saints Apótres, le premier pas de notre retour vers vous, vers notre pauvre et chère Eglise ! Il y a si longtemps que nous sommes séparé de vous, tant et de si graves circonstances ont retardé ce bienheureux moment ! Car, c'est à peine si nous vous avons entrevus depuis plus de sept mois; et pourtant vous saviez bien que si nous étions absents de corps, nous n'avions pas cessé, nous ne pouvions pas cesser d'être présents de coeur au milieu de vous tous, fréres, enfants bien-aimés, pour lesquels nous nous laissions ainsi aller, sur les terres, sur les mers, partout où nous dispersait nous (et ceux qui partageaicnt nos pèlerinages) la volonté de notre Pére celeste, de ceux qui nous le représentent par leur autorité sacrée comme par leur tendresse et leur sollicitude pour vous et pour nous.

Eh ! qu'allions-nous demander aux fontaines salutaires de notre première patrie, si ce n'était de réparer des forces épuisées à votre service et qui ne devaient renaitre que pour vous ètre livrées de nouveau jusqu'à la fin ? Pourquoi, au coeur le plus vif d'un hiver dont nous ignorions depuis longtemps les rigueurs, traversions-nous, par deux fois et par des fleuves débordés, des chemins rompus, la France presque tout entière, si ce n' était pour traiter avec le Roi, comme bientót dans la ville sainte et après toute sorte de nouveaux voyages, avec l'Evèque et le pére de tous, les questions les plus intéressantes pour l'avenir, 1'établisseinent, le développement de la foi dans notre étrange diocèse ?

À Dieu mille fois graces et amour! a Dieu, qui a tout fait, qui seul pouvait disposer tout, selon qu'il l'a fait plus que jamais pour vous et pour nous avec une admirable providence ! - Car qui pouvait donc incliner ainsi et jusqu'à ce point la volonté, le coeur des plus puissants du monde et par eux encore, il est vrai aussi, par notre sincère, notre filiale piété, qui pouvait préparer ainsi le coeur du successeur de Pierre pour l'accomplissement des choses si imprévues et non moins importantes qu'imprévues que nous consommons, à peine arrivé, avec la plus merveilleuse comme la plus douce facilité ?

Dix nouvelles églises, un nombre de nouveaux titres correspondant à nos nouveaux besoins, une maison ecclésiastique,tout à la fois grand et petit séminaire, solidement établie, et déja dotée en partie , notre immense diocèse désormais partagé en trois provinces, qui, plus tard peut étre … Laissons faire Dieu! Et, pour chacune de ces trois provinces, des maisons religieuses anciennes dans 1'Eglise, vigoureusement constituées, éprouvées depuis des siècles et célèbres par toute la terre, entre une multitude d'autres, par leurs oeuvres excellentes; l'éducation d'une portion intéressante de nos jeunes diocésaines, et, avee elles, celle de quelques orphelines chéries, assurée après trois ans de voeux, de supplications et d'efforts, selon nos désirs les plus ardents et ceux de leurs familles impatientes; les questions les plus difficiles résolues dans le sein de 1'Eglise même de Rome, conune dans celles d'une mère, ainsi que nous les avions résolues, dans la droiture et la simplicité de notre âme profondément émue de ces memes questions, hélas ! trop et depuis trop longtemps dénaturées.

Mais nous ne finirions pas, N. T. G. F., si nous voulions énumérer ce que nous avons obtenu pour vous durant ces derniers temps, et comme prix de ces courses multipliées à 1'égal de vos besoins et de notre amour. - Le temps, l'heure nous pressent. – C'est à Ostie, pendant les heures fugitives d'une des plus douces nuits de notre vie, quand déjà fume sur le rivage voisin le vaisseau rapide qui devait nous ramener vers vous au jour de la Pâque prochaine, et qui vous apporterà seulemcnt ces quelques lignes qui s'épanchent de notre coeur dans le vótre .... Huit jours après son heureuse arrivée nous toucherons nous-meme au port.

À Ostie ! Après avoir célèbre le sacrifice (qu'elle recommandait à Augustin d'offrir fidèlement a sa mémoire chérie) sur son corps vénérable lui-mème, et au moment de le célébrer de nouveau à la place moine où elle lui fesait cette touchante recommandation, à la veille de notre pèlerinage fraternel a son propre tombeau, a l'Eglise d'Ambroise, au Baptistaire de la basilique ambroisienne …

À Ostie ! où le ciel est si pur ce soir ! presque appuyé sur la fenètre d'où, s'entretenant ensemble, quelques jours avant sa fin, ils crurent avoir entrevu, un peu touché le ciel, paululum attigimus …

À Ostie ! dans la chambre mème de Monique, là où elle mourut entre les bras de celui dont elle était doublement la mère ...., avee quelle effusion de coeur nous embrassions tout-à-1'heure l'antique autel élevé à cette place sacrée, avec quels saints transports nous vénérions ses reliques, nous leur unissions, en les couvrant de nos baisers et de nos larmes, celles d'Augustin! les premières qui nous furent données après notre consécration episcopale et par le saint Pontife de Rome, elles ne nous quittaient plus; depuis quatorze cent cinquante ans, elles n'avaient plus sanctifié cette demeure ... Il nous semblait que les ossements s'animaient, tressaillaient, devenaient ardents entrenos mains tremblantes. - Nous croyions presque quelle était aussi notre mère et que nous étions son fìls, nous qui succédions le premier a ce fils de tant de larmes, aprés plus de quatorze siècles Oh! que sera-ce donc dans huit jours, quand son tombeau nous sera ouvert, qu'il nous apparaîtra, que nous le tiendrons embrassé de toutes les forces, de toute la tendresse de notre coeur ! que sera-ce donc au Ciel ! ...

Au moment de quitter la Ville Sainte, N. T. C. F., nous avons été comblé des faveurs les plus touchantes, des caresses paternelles les plus tendres de l'Evèque des Evèques.

Que ne pouvons-nous vous écrire ses propres paroles! Elles déborderont de nos lèvres et de notre coeur aussitôt que nous remonterons dans notre chaire episcopale. Nous vous écrirons même de nouveau, s'il le faut, au sujet du magnifique pouvoir que le Saint Pére a daigné nous accorder touchant le culte de la nouvelle protectrice de notre Eglise, au tombeau de laquelle nous avions voulu aller confier nos dernières négociations et le succès de notre voyage principal. En signe d'union et comme premier gage de notre reconnaissance, nous lui avons laissé un des anneaux qui, dans les jours solennels, brillaient a notre doigt pastoral. Que ne lui devrons-nous pas témoigner maintenant que, grace a sa protection aussi puissante que grâcieuse, nous avons plus que réussi, tant le succes a été prompt dans tout ce que nous avons demandé et entrepris!

Si notre course a été heureuse et rapide, alors que par amour nous nous éloignions de vous, combien plus ardente elle sera maintenant que nous revenons vers vous, vers notre vraie patrie, vers ton berceau, Eglise chérie!...

C'est vous, ce sont vos prières et avec elles les supplications de tant d'enfants que Dieu nous avait donnés aussi, qu'il nous a conservés par toute terre, sur tous les rivages, sur ceux qui regardent vers vous en particulier, qui avaient gonfié les voiles de notre vaisseau étonné, qui le pousseront, plus fier que jamais de sa merveilleuse vitesse, jusqu'à ce qu'il nous ait rendu à vos âmes, sans plus de séparation, de longtemps du moins, et jamais éternelle: ce n'est plus possible sur terre, nous vous l'avions juré, nous vous le jurons de nouveau. – Evêque d'Alger, nous vivrons, nous mourrons sur ce glorieux berceau de tant de nouvelles Eglises, premier rejeton dans ces derniers jours, rejeton vivant du tronc tant fecund de tant d'illustres Eglises. - La mort elle-même ne pourrait pas rompre ces liens, car ce sont les liens du coeur, les liens de l'ame d'un Evêque, ces liens sont indestructibles. Il n'y a que nous qui vous puissions dire avec vérité: À toujours! Comme les arbres dans une terre vigoureuse enfoncent d'autant plus leurs racines que leur cime est davantage agitée par les tempêtes, ainsi plus que jamais, ainsi jusqu'au plus profond de cette terre d'Afrique s'enfoncent les nôtres.

Mais c'est assez ... Aussi bien le jour ne tarderà guère à revenir; de pareilles nuits coulent si vite! Ses premiers feux teindront bientôt les rivages où ils révélaient aux yeux, au coeur d'Àugustin et de Monique les splendeurs du soleil éternel de justice, de vérité, d'amour. - Déjà s'allument dans notre coeur les mêmes clartés, les mèmes flammes. - Il y a long-temps qu'il n'avait été aussi ardent en nous. - II est vrai qu'il nous parle dans le chemin. - Allons, allons à l'autel de Monique; offrons encore les sacrés mystères, répandons, épanchons notre coeur et puis partons. Et toi, feuille légère, plus heureuse que nous qui ne saurions cette fois égaler la vitesse de ta course, pars sans plus tarder. La main écrit, parle, elle aussi, de l'abondance du coeur. Ils croiront presque que c'est nous déjà.

Donné à Ostie, le 16 mars 1842, sous notre seing particulier.

 

ANTOINE-ADOLPHE,

Evêque d'Alger