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Dupuch: Traslazione Reliquia di Agostino 

Pagina del libello stampato in occasione della traslazione

Pagina del libello stampato in occasione della traslazione

 

 

 

DOCUMENTI AUTENTICI CITATI NELLA RELAZIONE

N. XIII

 

 

 

 

DEL VESCOVO D'ALGERI COLLA CONGREGAZIONE MUNICIPALE DI PAVIA

 

Trés nobles et excellents Seigneurs,

 

J'ai l'honneur d'exposer avec une humble et ferme confìance à Vos Seigneuries le grave et délicat objet du voyage que je fais en ce moment à Pavie - peut-être déjà ne vous est-il pas tout à fait étranger? ...

Je suis, malgré mon indignité profonde Evêque d'Hyppône en Afrique et le premier successeur, le successeur immédiat de Saint Augustin sur le siége à jamais uni à l'illustre et antique siége de Saint Syr.

Dès mon arrivée à Hyppône et sur ses ruines mêmes où je venais de célébrer le saint sacrifice, où je fesais une ordination mémorable, et ce me semblait par une inspiration du Ciel j'eus la pensée d'inviter tous les Evêques de France en union avec leur nouveau frère à élever ensemble à cette place sacrée un monument le moins indigne possible à la mémoire de mon très-saint et très-illustre prédécesseur.

La lettre que je leur écrivis en conséquence sur la pierre qui nous servait de premier autel fut accueillie de tous avec transport, et sans tarder nous mîmes résolument la main à 1'oeuvre quelque temps encore et le monument de Saint Augustin à Hyppône sera comme une seconde arche de Pavie .... hélas ! ... ce ne sera pourtant point par la magnifìcence de l'ouvrage, ou par quelque comparaison avec le trésor de son ainée, si ce voyage n'est beni de Dieu et de Vous.

Lors de sa consécration une députation des Evêques de France viendra de nouveau se joindre à nous .... Mais auparavant ils ont vivement désiré ainsi que nous, ah ! pouvions nous ne pas être le premier à desirer de cet inexprimable désir, pouvoir placer dans l'autel d'Hyppône une insigne relique de son Evêque. Est-il nécessaire, nobles et excellents seigneurs, d'expliquer davantage le but de mon pélerinage ? o vous les gardiens fidelles et zélés de ce dépôt sacre, qui en comprenez sì parfaitement le prix soyez touchés de notre respectueuse et ardente supplique. C'est aux pieds de l'Arche célèbre qui vous est si chère, et en embrassant vos genoux que nous vous conjurons par Augustin lui même de ne pas rejeter notre demande, celle de tant d'Evêques, du Roi lui-même qui a voulu que ce fût à ses frais que nous fissions ce beau voyage, de notre pauvre église renaissante, de 1'église d'Hyppône désormais inséparable de celle de Pavie ....

C'est pour cela que nous vous prions d'accepter la belle mosaïque extraite par nous des ruines de la ville d'Augustin, et que nous serions heureux de voir place devant l'Arche de sa seconde patrie; c'est pour cela encore que nous avons ôté de notre doigt pastoral et attaché à l'urne sacrèe que vous nous avez permis d'embrasser l'anneau qui signifiait l'alliance, et que nous avons couvert le matin de nos derniers baisers et de nos dernieres larmes c'est pour cela !

Si votre reponse que nous osons vous demander aussi prompte que le permettra la gravité du sujet est favorable, oh ! il est impossible qu'elle ne le soit pas ! ? si celle du vénérable Chapitre de cette Illustre Eglise si celle de son saint et bien-aimé Pontife est conforme à la votre, nous nous prosternerons de nouveau aux pieds mille fois bénis du saint Pere qui connaît l'ardeur de nos desirs, et dont le coeur les approuve, pour solliciter le bref nécessaire à leur entier et définitif accomplissement.

Et alors un Evêque viendra encore à l'Arche sacrèe recevoir de vous le don excellent que nous serons heureux et fiers de vous redevoir, qui jetera un nouveau lustre sur votre admirable piété envers Saint Augustin .... puis, sur un vaisseau du Roi, accompagné d'autres Evêques il le rapportera en triomphe vers le rives consolées d'Hyppône !

Je n' ai ni le temps ni la force de continuer, de reprendre cette lettre écrite durant les dernieres preoccupations de mon pénible depart .... d'ailleurs je ne le crois pas nécessaire tant ont été bons pour nous ceux d'entre vous qui ont bien voulu assister à ce que nous appelerons notre entrevue avec votre avec notre Augustin!

Veuillez en nous excusant de la sorte recevoir l'hommage sincere de notre profond respect, de tous les sentiments dont déborde ce soir le coeur de l'heureux et indigne Evêque d'Hyppône et d'Alger.

 

Pavie, à l'Arche de St. Augustin

ce 25 Mars 1842.

 

+ANTOINE ADOLPHE,

Évêque d'Alger.