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Dupuch: Traslazione Reliquia di Agostino 

Documento numero VI

Documento numero VI

 

 

 

DOCUMENTI AUTENTICI CITATI NELLA RELAZIONE

N. VI

 

 

 

 

Monseigneur et trés tendrement vénéré Père

 

 

Qu'avez-vous dû penser d'un silence qui m'a tant affecté moi-même après m'avoir écrit et adressé des lettres si saintes, si bonnes, si douces et heureuses qu'il m'a semblé qu'elles avaient été inspirées par Celui en qui à jamais se sont unies nos âmes et nos Eglises bien-aimées? ...

Oh ! que j'en ai souffert moi-même, surtout quand j'ai appris ces jours derniers qu'un message important et qui vous était destiné n'avait pu vous parvenir !

Je commence donc par embrasser vos genoux et vous supplier de me pardonner et de croire que sans l'attente continuelle où j'étais à l'égard des Lettres Pontificales qui m'arrivent dans l'instant à peine, depuis long temps déjà j'aurais essayé de répondre à votre bien heureuse Epitre non selon qu'elle le mérite assurémcnt, mais au moins selon la mesure de ma pauvreté, moi votre indigne fils et frère, si indigne de ces trésors de grace, de science et de sagesse qui coulent de votre coeur partout ce que vous dites ou écrivez, par tout ce que vous faites dans l'Eglise de Dieu.

Aujourd'hui je ne peux écrire qu'à la course, dirais je volontiers, tant je suis pressé, accablé par les combats du Seigneur auxquels vous m'exhortez d'une voix si tendre et si généreuse -

J'arrive de lointains voyages, je repars pour des voyages plus lointains encore ... Je me hâte tant je suis impatient de voir briller enfìn le jour où j'accourrai de nouveau entre vos bras fraternels, au tombeau de mon ... permettez-moi de ne pas dire ce mot qui me couvre de confusion ... moi son successeur. Oh ! par vous, très saint et très vénéré Seigneur, parce que j'aurai appris auprès de vous, par ce que j'ai emporté de ces trop fugitifs entretiens, par ce que vous m'avez donne, par ce que vous m'avez promis et ce que j'irai tantôt demander pour mon Eglise naissante je commence pourtant à croire qu'en effet, malgré ma misère profonde, je peux espérer de suivre de loin ses traces sacrées.

Notre très saint Père, le Pape Grégoire XVI, m'a écrit dans l'effusion de Sa Paternité -, il a daigné même m'adresser, faire passer par mes mains pour arriver à vous, à votre coeur si plein de tendresse et de piété, les Lettres authentiques et solennelles, dont je vous envoye la copie, n'osant les confier elles-mêmes aux hazards de pareilles voies et me réservant de vous les présenter plus convenablement lorsque je reviendrai à Pavie.

Le monument d'Hyppône est bientôt achevé le premier reliquaire se prépare; le Gouvernement du Roi a mis à ma disposition un vaisseau de l'état pour transférer le précieux trésor de Toulon à Hyppône ... je viendrai célébrer par cette translation miraculeuse l'anniversaire de mon sacre, le jour de la fête des SS. Apôtres Simon et Jude vingt-huitieme jour d'Octobre.

Avec les Lettres Pontificales j'offrirai moi-même en grande joie et attendrissement la Mosaique mise en état autant que l'ont permis la rareté des ouvriers et les injures de tant de siècles; entre deux que je possédais j'ai choisi celle-ci parceque dans le milieu se trouvent deux anneaux entrelacés, figures de nos coeurs, de nos âmes, de nos bienaimées Eglises, la seconde orne le marchepied de l'autel où tous les jours de ma vie je monterai pour prier pour vous ! une troisième trouvée en même temps parmi les ruines chéries que j'embrassai encore le mois dernier, a été placée à Bourdeaux ma patrie, à l'autel de l'Eglise Cathédrale où je fus consacré, il y aura quatre ans le 28 Octobre prochain.

Mais déjà, très illustre et très vénéré Seigneur mon Père, il faut s'arrachcr à ces entretiens pleins d'un charme celeste - plaignez-moi de ne pouvoir même écrire et ne cessez à l'ombre de l'Arche sacrée où vous contemplez la place, que vous vous êtes choisie, de demander pour votre jeune frère dont les combats et les épreuves se multiplient chaque jour davantage qu'il arrive aussi paisible et fidelle que vous heureux Père au terme de la course.

Pour lui chaque jour il ne cessera de son côté de demander pour vous au même Père celeste ce que vous avez voulu qu'il souhaitât du fond de son coeur de fils.

Je ne saurait être ni plus profondément et tendrement respectueux, ni plus reconnaissant, ni plus inviolablement dévoué.

 

 

ANTOINE ADOLPHE

EVÉQUE D'ALGER

Au Palais Episcopal le Août 1842.

d'Alger.