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Dupuch: Traslazione Reliquia di Agostino 

Documento numero IX

Documento numero IX

 

 

 

DOCUMENTI AUTENTICI CITATI NELLA RELAZIONE

N. IX

 

 

 

 

CARTEGIO DEL

VESCOVO D'ALGERI CON IL CAPITOLO

DELLA CATTEDRALE DI PAVIA

 

ILLUSTRES ET VÉNÉRABLES CHANOINES ET CHAPITRE DE L'ANTIQUE ET SAINTE EGLISE DE PAVIE

 

 

Permettez à l'Evêque d'Hyppône au Successeur immédiat de Saint Augustin, pardonnez-lui d'oser ainsi parler humblement prosterné devant l'Arche célèbre, dont vous êtes les vigilans et sages gardiens de vous exposer en quelques paroles imparfaites le but de son pélerinage, du touchant et solennel voyage, qui le conduit auprès de vous et de votre saint et bien-aimé Pontife ...

Il y a trois ans, le jour même de l'Annonciation a peine arrivé dans son nouveau et étrange diocèse, il venait d'offrir le saint Sacrifice sur les ruines désolées d'Hyppône pour la première fois depuis plus de quatorze cents ans au dessus même de l'endroit où l'on peut croire encore que fut deposé le corps d'Augustin durant les derniers jours de sa ville chérie et avant qui ne fût transporté en Sardaigne, d'où il devait enfin devenir Vôtre.

Une sorte d'inspiration descendit du ciel dans son coeur profondément attendri. Sans le moindre retard il y céda avec bonheur. Sur la piene même encore fumante il écrivit à quatre-vingt-huit Evêques ses frères de France qui lui répondirent aussitôt avec transport ... Peu de temps après et à la suite d'une ordination mémorable commençait à s'élever par ses soins et en leur nom un monument destiné a renouer la chaîne des traditions antiques et à perpétuer à la place même où il mourut la mémoire du saint et tendre Evêque d'Hyppône; chacun de ces Evêques des Gaules ayant voulu contribuer de ses largesses paternelles.

Encore quelque temps nobles et vénérables Seigneurs et ce monument sera termine. Déjà est arrivé la superbe statue en bronze, qui le doit couronner .... A sa consécration solennelle assisteront comme députés par les autres plusieurs de ces heureux Evêques .... Mais voici .... En même temps que celui qui a l'honneur de vous écrire ces choses se sentait irrésistiblement inspiré d'élever cet insigne monument touchant appendice de celui qui vous honore tant, et que tant vous chérissez dans la fortune à Pavie, il formait la résolution et comme le voeu de venir le plutôt, qu'il pourrait au nom de ces mêmes Evêques au nom d'Hyppône renaissante bien plus, qu'au sien mille fois trop obscur, vous demander à genoux la plus notable relique que vous pourriez leur accorder convenablement pour que l'Arche d' Hyppône ne fut pas vide ... tout-à-fait vide!

Ah ! sans les effroyables malheurs de cette église infortunée, malheurs qui coutèrent la vie à son Pontife ou qui du moins l'abrégèrent de beaucoup Elle n'eût pas cesse de le posseder!

Elle ne le redemande point, elle n'est pas jalouse d'une jalousie mauvaise du bonheur de la vôtre ... Elle n'est pas indiscréte, elle ne croit pas l'être, mais elle vous supplie par les instances les plus vives d'avoir pitié d'elle, de lui donner un peu ce que vous voudrez, ou mieux que vous pourrez .... Elle le recevra avec tant d'allegresse et de reconnaissance ! Un autre Evêque viendrait le recevoir en temps et de manieres convenables sì ... oh! pourriez-vous rejeter cette prière unique depuis la mort d'Augustin et jusqu'a la fin des temps ? Déjà vous avez accuelli son premier envoyé d'une facon si touchante: votre bien-aimé, votre saint Evêque ne l'a-t-il pas traité comme un jeune frère ? Son anneau pastoral ne demeure-t-il pas à toujours attaché à l'urne sacrée ? N'est-ce pas de l'arche même, qu'il a daté la nuit dernière la Lettre Pastorale qui se confondra presque avec celles des Evêques de Pavie .... N'acceptez-vous point le don qu'il vous fait avec empressement d'une admirable mosaïque d'Hyppȏne aux anneaux entrelacés figure significative ! et qui ornera bientôt la magnifique chapelle de l'arche !....

Ses supplications le S. Pere les connaît, les approuve, et si vous y consentiez, il serait sur d'obtenir de la tendresse de son coeur, de fondateur du nouvel Evêché d'Hyppône les brefs et permissions nécessaires à tous ....

Il y a onze jours a peine qu il était à ses pieds, mille fois benis. Le Roi des Francais les connaît et les approuve aussi. Il a voulu pourvoir a tous les frais de cet heureux voyage et ce serait sur un de ses vaisseaux rapides, que serait transporté le sacre fardeau, le don de votre coeur, la petite portion de votre incomparable héritage ....

En vous écrivant ainsi la nuit même d'un triste départ quand ses forces défaillent presque moins sous le poids du travail de ces derniers jours, que sous celui de tant d'emotions, il compte bien moins sur la forme si incomplète, que sur le fond de sa domande. Il a cru devoir s'adresser aussi aux Magistrats qui président avec tant de sollicitude au bien et à l'honneur de l'église en union avec le vénéré, le bien-aimé Pontife; et à qui dès le premier instant il avait dû s'adresser.

Il attendra dans une humble et inexprimable impatience pour la trasmettre au Roi, à quatre-vingt-huit Evêques, à l'Evêque même des Evêques, la réponse que vous daignerez lui faire dans votre généreuse et intelligente piété envers Saint Augustin lui-même. Quant à sa reconnaissance, à son estime profonde, à tous les sentimens qui emplissent son pauvre coeur, permettez de renoncer à les exprimer se contentant de vous dire une dernière fois, qu'il est impossible qu'ils soient plus vifs, plus sincères, et que sera ainsi toujours.

 

C'est avec eux qu'il a l'honneur d'être.

Nobles et vénérables Seigneurs.

 

Pavie, Evêché, la nuit du départ pour l'Àfrique

Ce 26. Mars 1842.

 

votre très-humble, très-obéissant

et très-affectionné Serviteur

+ ANTOINE ADOLPHE

Evêque d'Ippône et d'Alger